Les incubateurs ont des investisseurs et sont en compétition avec d’autres dispositifs sur le territoire pour recruter les meilleures start-up. Aussi les indicateurs de performance sont devenus très importants pour mesurer la pertinence du programme.
Problème fréquent : un incubateur thématique peut viser un vivier important de start-up mais ne pas avoir assez de candidats du fait d’une offre peu attractive (équipe peu expérimentée, situation géographique, compréhension des spécificités de l’innovation…). Or pour réussir sa mission, un bon incubateur doit impérativement opérer une sélection forte. Un taux de 15% s’applique communément. En d’autres termes, pour accueillir 15 start-up le principe est d’avoir 100 candidats à l’entrée.
Pour mesurer l’amont et l’aval de l’incubateur, il y a deux types d’indicateurs de performance. Ceux mesurant l’activité de l’incubateur et ceux évaluant l’impact du programme d’accompagnement.
- Mesure de l’activité de l’incubateur :- Trophées et prix dans la thématique.
– Interactions entre les start-up et les partenaires.
– Nombre de candidatures d’entreprises présentées chaque année.
– Nombre de start-up accompagnées par session.
– Nombre de partenaires associés à l’incubateur. - Performance – impact du programme d’accompagnement :- Nombre de création d’emplois.- Montant total des fonds levés par les start-up.
– Taux de mortalité des entreprises accompagnées à 5 ans.
– Valorisation financière totale
– Nombre et valeurs des « exits » (c’est-à-dire la vente de la start-up)
– Nombre de start-up valorisées à un certain montant (c’est-à-dire plus de 50 M€ ou plus de 100 M€ si l’incubateur intervient dans un périmètre international).
Ces indicateurs ne sont pas classés par ordre d’importance.
Comment utiliser ces indicateurs ? Par exemple, une donnée est très importante c’est celle du nombre de candidatures à l’entrée. Car elle mesure l’attractivité de l’offre : 420 candidatures à Numa pour une dizaine de places, 130 candidatures à Welcome City Lab pour une douzaine de places… c’est un signal fort de l’intérêt des start-up ! Et plus le dispositif est sélectif plus il va intéresser les investisseurs privés, donc permettre aux start-up des levées de fonds, de financer la croissance, etc..
À l’inverse, un incubateur qui recrute dix start-up alors qu’il n’a reçu que 38 candidatures dans le cadre d’un recrutement national révèle un problème d’attractivité. Car la France est reconnue pour compter un très grand nombre de porteurs de projets. Cet incubateur risque aussi d’avoir un problème de mortalité à la sortie, car le taux de sélection de 15% n’a pas été respecté.
Notre expérience nous a prouvé qu’au moment de la création d’un incubateur on minimise toujours l’intérêt de l’attractivité pour les start-up ainsi que le nombre de projets à accompagner. La raison est que beaucoup de porteurs ont une vision « foncière » de l’incubateur (je propose des bureaux) alors que les start-up viennent pour le service et pour trouver les conditions nécessaires leur permettant d’accélérer leur développement.
C’est un marché d’offre, pas de demande.
Ainsi les indicateurs de performance permettent de valider si l’incubateur se positionne bien au sein de son écosystème.